Philadelphia Sixers

OFFSEASON:
Arrivées: Marreise Speights (draft), Elton Brand, Royal Ivez, Théo Rathliff, Kareem Rush, Donyell Marshall (FA)
Départs: Calvin Booth, Rodney Carney (trades), Louis Almundson, Shavlik Randolph (FA)

Le transfert d'Allen Iverson à la mi-saison 2006-2007 marquait un tournant pour Philadelphie , engagé dans un processus de ronstruction autour d'Iguodala. On s'attendait alors à une traversée du desert probablement longue pour les sixers. Pourtant, ils ont su déjouer les pronostics l'an passé pour se hisser à la 7ème place de l'Est (40v-42d) et ont même fait passer un sale quart d'heure à des Pistons ayant dû puiser dans leurs ressources plus que prévu pour les sortir au 1er tour des playoffs.
On a donc vu se dessiner la saison dernière une équipe de travailleurs, disciplinée et équilibrée, s'appuyant sur une défense agressive pour marquer des paniers faciles. Iguodala a été plus qu'épaulé par André Miller, revigoré par son arrivée à Philie et qui a su parfaitement guider ses jeunes partenaires.
A l'aube de cette nouvelle saison, Philie s'impose encore plus comme un challenger à suivre. La cote de l'équipe est montée pour une raison principale: la signature d'Elton Brand. Alors que depuis des années, la lacune première de l'équipe était le scoring intérieur, ils compensent cette faiblesse avec un all-star de premier ordre. Seul bémol, il revient d'une saison quasi-blanche (8 matchs joués) et comme toujours dans ces cas là, il existe des doutes sur les capacités du joueur à revenir. Mais si il redevient le joueur qu'il était (c'est à dire un gars à 20pts-10rbs-2ctrs de moyenne en carrière), Philie pourrait faire très mal.
A côté , toute l'ossature ayant contribué aux bons résultats de l'équipe l'an passé a été conservée. Outre Brand, les dirigeants ont amené du shoot (kareem Rush) et de la bouteille (pas celle qui se boit Bibi) (Rathliff et Marshall). A la draft enfin, ils ont récupéré un joueur au profil proche de Brand, capable d'amener des points dans la peinture avec Mareese Speights, sorti de Florida.


LE ROSTER:

Meneurs:
Les renes seront encore tenues par André Miller, et c'est un gage de sureté. Meneur sobre, qui sait bien bien partager le ballon, il est celui qu'il fallait à cette équipe et sort probablement de l'une de ses meilleures saisons en NBA, si ce n'est LA meilleure (17pts-4rbs-7pds et 49% aux shoots).
Derrière lui, les sixers ont signé dans le même registre très sobre Royal Ivey. Loin, très loin d'être génial mais suffisant pour assurer quelques minutes. Autres possibilité, Louis Williams. Mais on ne sait toujours pas vraiment si l'ancien protégé d'Iverson est un meneur ou un arrière. Le terme à la mode le désignerait comme un "combo-guard", ce qui en fait signifie que c'est un meneur qui ne sait pas mener le jeu. Il a occupé le costume de 6ème homme l'an passé avec quand même un certaine réussite (11.5pts de moyenne).

Arrières:
Deux joueurs peuvent postuler pour être starter: Rush et Green. Il semble quand même que Willie Green devrait pouvoir garder le costume de titulaire en 2. Il sort lui aussi de la meilleure saison de sa carrière (12.4pts mais un catastrophique 28% à 3pts...). Il peut faire de gros cartons dans les bons soirs et s'appuie sur son physique de running-back mais reste assez suspect au shoot. Justement, si Maurice Cheeks veut du shoot dans son 5 de départ, il fera peut-être appel à Kareem Rush, signé justement pour ça. Il prend près de la moitié de ses shoots derrière la ligne des 3pts avec une réussite "acceptable" (39% l'an passé). Cependant il a pratiquemment toujours été utilisé dans sa carrière comme role-player du shoot en sortie de banc et je pense qu'il devrait conserver ce rôle aux sixers.
Enfin, comme dit précedemment, Louis Williams devrait être à cheval sur les postes 1 et 2.

Ailiers:
A ce poste, André Iguodala sera encore une fois omniprésent (40min de jeu en moyenne). Même si il ne sera probablement jamais un scoreur naturel, il a quand même su démontrer qu'il était crédible dans le rôle de star de l'équipe. Son energie s'est montrée communicative et il a finalement réalisé une saison très solide dans ce nouveau rôle (19.9pts-5.4rbs-4.8pds et 2.1ints). Finalement, le style de jeu développé par l'équipe aura été à l'image du jeu d'Iguodala, ce qui tendrait a démontrer le nouveau statut qui est le sien. Il pourrait se montrer encore plus efficace cette saison en étant libéré de la pression du scoring par l'arrivée de Brand. Paradoxalement (ou non d'ailleurs), il pourrait scorer plus parce qu'il sera moins indispensable à l'équipe qu'il score.
En back-up, on devrait retrouver Thaddeus Young, dans le même registre que Iguodala. Il aura été une des bonnes surprises de la draft (8.2pts-4.2rbs et 54% aux shoots), montant en puissance tout au long de la saison , il a fini fort en playoffs (10.2pts 4.5rbs). Débarassé de la (petite) concurrence de Carney, il devra confirmer cette année.

Ailiers forts:
Le nouveau franchise player de l'équipe se nomme donc Elton Brand. Son intégration ne devrait pas poser de problème et son arrivée donne une nouvelle dimension à l'équipe. Qui plus est, il vient vraiment apporter la solution à la grosse lacune des sixers ces dernières saisons: le scoring intérieur. Derrière lui, ils sont plusieurs à lutter pour les minutes. Le rugueux (c'est le moins qu'on puisse dire) Reggie Evans, devrait quand même garder la main pour sa défense et sa science du rebond (7.8/matchs, classé 5ème de la ligue quand on ramène au temps de jeu)...Derrière lui, le très très vieillissant Marshall devrait distribuer les serviettes et le sophomore Jason Smith aura du mal à grapiller des minutes , même si il avait réussi à bien entrer dans la rotation l'an passé.

Pivots:
Le sympathique Samuel Dalembert va continuer à garder la raquette. Il sort d'une saison très correcte (10.5pts-10.4rbs-2.3ctrs) dans son registre, c'est à dire un gros défensur bien incapable de mettre un panier à plus de 2m50...Mais bon, tant qu'il se contente de faire ce qu'il sait, Brand s'occupera d'alimenter la marque. Par contre , si Speights prend la place de pivot remplaçant, ça peut faire un attelage plus dangereux offensivement. Normalement il s'agit plutôt d'un ailier-fort, mais j'imagine mal Cheeks le cantonner à joueur les utilités derrière Brand. C'est un beau gabari (hommage à Pierre Fulla) de 2.08m et 111kg, apparemment doté de bonnes mains. Il a été drafté avant l'arrivée de Brand , et ça correspondait déjà à la volonté de pallier aux lacunes des intérieurs en attaque. Enfin, le vétéran Théo Rathliff pourrait être utile sur quelques séquences.


PREVIEW:
C'est indéniable que si Brand revient au niveau qu'il avait avant sa blessure, les sixers sont de très sérieux postulant, au moins aux demi-finales de conf'. Ils ont réussi à se trouver un style l'an passé, capable d'embêter n'importe quelle équipe, et bâti autour d'Iguodala, Miller et Dalembert. Plus important peut-être, ils semblent avoir créer un vrai état d'esprit conquérant et sans complexe.
Il existe tout de même un bémol. Si le 5 semble solide et équilibré (quoique les postulants du poste 2 ne sont pas transcendants...), les reserves sont plus limitées. Un deuxième cinq Williams-Rush-Young-Evans-Speight, c'est peut-être un peu limité, et en cas de blessure, ils risqueraient de manquer de profondeur. Après, derrière Boston et Détroit, la lutte semble ouverte, alors les sixers peuvent surprendre et rapidement devenir une équipe sur laquelle il faut compter , à l 'Est